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LIFESTYLE
Portrait
première division pro et j9ai suivi mes études
de droit à l9université de Lille 2. Au bout de
deux ans, comme j9arrivais à faire les deux,
j9ai pu réintégrer l9INSEP, mais sans horaires
aménagés.
[Sandrine Jacquemin] Sport ou droit, quelle
passion s9est immiscée en premier dans ta vie ?
[Sarah Hanffou] Le sport, j9ai commencé très
vite, en primaire, grâce à l9école. J9ai intégré
un club à Lille. Cela s9est très bien passé et
je suis partie en Chine à l9âge de 12 ans pour
m9entraîner. À l9époque, la fédération française
avait un partenariat avec une région en Chine,
le Sichuan au sud du plateau du Tibet.
Le rythme était très soutenu, deux
entraînements par jour, les compétitions
internationales, les examens& J9essayais de
m9en sortir, je bossais la nuit jusqu9à 2 heures
du matin. J9ai tenu un an et demi comme cela&
et j9ai craqué juste avant les qualifs pour les
jeux de Pékin. C9est à ce moment-là que j9ai
arrêté l9équipe de France.
Nous étions les premiers à tester. Il y a eu un
premier stage d9un mois, puis la possibilité
d9efectuer deux stages de six mois (vingtquatre heures d9entraînement/semaine).
J9ai pu réaliser le premier stage de six mois.
Ma mère est venue me récupérer en Chine
à l9issue du premier stage de six mois pour
que je retourne rapidement à l9école (rires)
ensuite, j9ai réintégré mon club à Lille, puis le
CREPS de Wattignies et enfin l9INSEP.
Ensuite, je suis retournée dans un club pro et
cela a été beaucoup plus simple parce que j9ai
pu aménager mes horaires. J9ai même pu faire
un Erasmus en Angleterre.
[S.J] Est-ce que tu te sens différente par rapport
à un « avocat traditionnel » qui n9aurait pas ce
parcours sportif ?
[S.J] Et le droit, comment est-il venu ?
[S.H] Je ne sais pas, je rencontre toujours des
difficultés à me comparer aux autres, parce
que l9on ne sait pas ce que les autres vivent.
À titre d9exemple, je n9ai pas d9enfant. Lorsque
je vois les confrères qui ont des enfants, je me
dis que cela est également un défi de trouver
l9équilibre pour être présent et disponible pour
les enfants avec l9intensité de notre profession.
[S.H] Je n9ai pas eu de révélation, mais j9ai
toujours voulu étudier le droit, cela s9est fait
assez naturellement. Mais l9envie d9essayer
de faire bouger les lignes, de se sentir utile et
la stimulation intellectuelle ont sans aucun
doute été moteurs.
[S.J] As-tu réussi à avoir des aménagements pour
mener de front les deux ?
Ce qui est sûr, c9est que je me rends compte
que j9exerce diféremment, que j9ai un rapport
à la profession diférente. Cela vient, je pense,
nécessairement du sport et aussi du fait que j9ai
fait l9armée. L9armée et le sport m9ont appris la
rigueur, la discipline et la nécessité de mettre
en place des systèmes, des habitudes pour
atteindre ses objectifs.
[S.H] J9ai passé le bac à l9INSEP où tout est
très bien aménagé jusqu9au bac. À 18 ans,
l9équipe de France m9a demandé de choisir
entre mes études et le sport : soit je faisais
une filière classique proposée à l9INSEP
(diplôme d9entraîneur, STAPS, etc.) soit je
quittais l9INSEP. J9ai quitté l9INSEP et suis
rentrée chez moi à Lille. Je jouais toujours en
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